I, THE EXECUTIONER (2024)

C’est sur une entrée aussi fracassante que stylisée, portée par le cultissime "Yes Sir, I Can Boogie" de Baccara, que I, the Executioner – "suite" du film Veteran (2015) – donne le coup d’envoi. Les dix premières minutes sont un pur moment de grâce visuelle et sonore. Une immersion lyrique dans l’univers interlope des tripots sud-coréens, où les femmes s'y ruent, parées de leurs plus beaux bijoux. Puis, la tension monte : la police fait irruption, fracasse les portes, arrête les joueuses – le tout rythmé par les paroles de Baccara:

"Mister,

Your eyes are full of hesitation,

Sure makes me wonder

If you know what you're looking for"

Grandiose. Une ouverture qui frappe fort, entre kitsch assumé et esthétisme maîtrisé.

La suite perd un peu de cette flamboyance initiale, mais The Executioner ne s’essouffle pas pour autant. Il se recentre sur un thriller efficace, où un tueur anonyme décide de pallier les failles de la justice coréenne en exécutant lui-même les criminels. Un "justicier" qui sème le trouble et défie les autorités, provoquant une chasse à l’homme médiatisée.

Outre ses chorégraphies d’action nerveuses et inventives, le réalisateur Seung-wan Ryoo en profite pour interroger les dérives de notre époque : la propagation de fausses informations, l’impact des réseaux sociaux sur la perception publique de la justice, et la confusion grandissante entre rumeur et vérité.